Renault 12 Société

Une rare fourgonnette

De tous temps, Renault a joué un rôle marquant sur le marché des utilitaires. On pense bien-sûr aux R4 Fourgonnette, Express ou à l’Estafette, produites en très grand nombre. La Renault 12 Société fut beaucoup plus rare. Nous en avons trouvé une immaculée, lors de l’événement « Losange Passion ».

C’est au milieu d’une série de Renault 12 colorée que nous est apparue la « Société » de couleur verte d’Olivier Nobileau. Impossible de la rater. Cette version à deux portes de la R12 break, aux flancs arrière tôlés, n’a connu qu’une très brève carrière. Et elle n’a été produite qu’en petite quantité. De plus, plusieurs modèles ont été découpés pour y installer des vitres arrière.  

« Pour moi, la Renault 12, c’est un souvenir d’enfance », nous dit Olivier. « Beaucoup de familles ont possédé ce véhicule à l’époque. Et j’ai rapidement voulu moi-même en avoir une. Mais je ne me suis pas facilité la tâche, puisque j’ai décidé de porter mon regard sur la très rare version Société… Après deux ans de recherche, je suis enfin tombé en 2013 sur cet exemplaire. Cette voiture se trouvait à seulement 80 kilomètres de chez moi. Elle se nichait depuis 1988 dans la grange pleine d’anciennes voitures d’un agriculteur. »

Vert métallisé

Olivier a immédiatement commencé par démonter sa nouvelle acquisition. Bien que le modèle date de 1976, la carrosserie était en très bon état, ce qui tient bien sûr au fait que le modèle n’a été utilisé que pendant 12 ans. Après avoir été mise à nu, la voiture a été placée dans une carrosserie, pour retrouver sa couleur d’origine : vert métallisé. Dans le même temps, Olivier a trouvé à sa voiture une petite sœur, qui servira de donneuse d’organes, dont le capot et une aile, mais aussi le moteur car celui de la première voiture était complètement rouillé.

Les jantes Fergat de la R12 TS sont plus connues sous le nom de jantes Gordini.
John Doe

Olivier et un ami à lui ont réalisé la greffe du moteur après l’avoir entièrement révisé. Même traitement pour la suspension et les freins. Ainsi, entre les mains d’Olivier et de ses amis, cette R12 Société a retrouvé une seconde jeunesse. Le propriétaire s’est aussi livré à quelques originalités, en optant par exemple pour des jantes Fergat de R12 TS, plus connues sous le nom de jantes Gordini. C’est aussi d’une 12 TS que proviennent les sièges avec appuie-tête intégrés, revêtus de similicuir beige. Des sièges chics, qui conviennent bien au statut exclusif de cette rare camionnette. Et qui sont aussi plus confortables que les assises d’origine. 

Phase II

"Après deux ans, durant lesquels je lui ai sacrifié beaucoup de mon temps libre, ma R12 Société verte est passée au contrôle technique. C’était le 14 décembre 2015. Quant à la date de sa première immatriculation, elle remonte au 2 décembre 1976. Aujourd’hui, je la conduis toujours avec grand plaisir. Cette voiture attire beaucoup de compliments, mais aussi l’étonnement. Car peu de gens connaissent l’existence de cette version fourgonnette tôlée. Le modèle attire l’attention des jeunes et des moins jeunes. J’utilise régulièrement le véhicule pour aller travailler, faire les courses, aller à la décharge publique ou encore me rendre à divers événements. Avec moi, cette voiture ne prend plus la poussière…”

Pour le millésime 1976, cette variante Société compte parmi les grandes nouveautés de la gamme R12. Cette variante n’a donc été livrée qu’à partir du facelift ou « Phase II » de la R12. Cela se remarque tout de suite à l’extérieur par la calandre renouvelée et les pare-chocs rehaussés avec clignotants et feux de stationnement intégrés. Cette fourgonnette est basée à l’origine sur la R12 Break L, fort dépouillée. Cela signifie que, durant sa courte carrière, la 12 Société a toujours été équipée du premier type de combiné d’instruments, à trois cadrans ronds séparés. Cela inclut aussi le volant monobranche avec coussin central côtelé et légèrement incurvé. Le plancher de la cabine se couvre d’un tapis en vinyle mat et il n’y a pas de console centrale. Quant au long levier de vitesse, il est placé au sol, sur une petite élévation. Et à gauche du combiné d’instruments, on trouve le bouton rond familier avec lequel le conducteur pouvait ajuster la hauteur des phares en roulant. Ce qui n’était pas un luxe pour une camionnette devant rouler chargée.    

Derrière les sièges arrière débute bien sûr la surface de chargement, dont le plancher affiche une longueur de 1,75 mètre. Et, comme sur toutes les R12, la roue de secours prend place en position verticale contre le panneau de carrosserie arrière droit. Tout l’intérieur est peint dans la couleur de la carrosserie, sauf le plancher qui est noir. L’auto affiche un volume de chargement de 1.700 litres. C’est un peu moins qu’une Renault 4 Fourgonnette, mais les entreprises qui optaient pour la R12 Société recherchaient aussi un peu plus de style. On précisera encore que l’exemplaire d’Olivier n’a jamais reçu de lettrage sur sa carrosserie.

Impeccable !

L’équipement de série d’une R12 Société comprenait normalement deux sièges avant à appuie-tête réglable, une sellerie en skaï, un pare-soleil uniquement pour le conducteur, un frein à main entre les sièges, un cendrier, une boîte à gants avec couvercle, des possibilités de rangement sous le tableau de bord, un choke manuel, une jauge à essence, un voltmètre, ainsi que des voyants lumineux pour l’éclairage, la pression d’huile et la température d’eau. 

Quel que soit l’angle sous lequel on la regarde, la R12 Société d’Olivier semble encore plus belle qu’une neuve. L’espace de chargement est impeccable et le compartiment moteur également. Ce dernier abrite le bloc 1.3 litre Cléon révisé, qui délivre 54 ch dans la 12 Société. Une cavalerie qui passe dans les roues avant, via une boîte manuelle à quatre rapports. Jusqu’ici, cette Renault 12 Société verte n’a pas connu une dure vie, puisqu’elle est restée immobilisée entre 1988 et 2013. Et, bien qu’Olivier la fasse régulièrement rouler, il compte bien préserver cette belle et rare fourgonnette, pour qu’elle vive encore longtemps.   

En détail...


Renault 12 Société (R2360)


Moteur:
4 cylindres essence, type 810-02, alésage x course 73 x 77 mm, cylindrée 1.289 cc. Puissance maxi 54 CV à 5.250 tr/min, couple 8,8 m.kg à 3.500 tr/min. Carburateur Zenith 32 IF 8 ou Solex 32 EIS A4, étrangleur à main.
Boîte de vitesses:
Type 352. Boîte manuelle à 4 rapports synchronisés avant et une marche arrière, rapports 1e - 3,818, 2e - 2,235, 3e - 1,478, 4e - 1,036, marche arrière 3,083.  Suspension indépendante avant avec ressorts helicoïdaux, barre antidévers. Arrière essieu rigide, barre antidévers. Pneus 155 SR 13 radial, roues 4,5 B 13.
Dimensions/poids
:
Longueur 4,371 mètres, largeur 1,616 mètre (sans mirroirs), hauteur 1,455 mètre, empattement 2,441 mètres. Voie avant 1,312 mètre, arrière 1,314 mètre. Poids: 900 kg. Charge utile 500 kg, poids totale roulant autorisé 1.400 kg. Volume de charge 1.700 litres. Capacité du réservoir 47 litres.
Performances:

Vitesse maxi 145 km/h.

Avant la restauration