Photos : Le fait que la Renault 21 Turbo de Vincent ait dépassé les 200.000 km au compteur ne transparaît en rien.
L'esprit sportif est profondément enraciné dans l'ADN de Renault, donnant naissance à des voitures d'exception tout au long de l'histoire de la marque. Un exemple emblématique est incontestablement la Renault 21 Turbo, qui suscite l'admiration des vrais passionnés.
Un moteur de 2,2 litres de 110 ou 120 ch dans une berline d'affaires était généreux à la fin des années 1980. Cependant, cela ne suffisait pas pour atteindre un caractère véritablement sportif. C'est là que Renault a dû relever le défi. La marque avait déjà embrassé pleinement l'ère du turbo avec des modèles tels que les 5 Turbo, 5 Alpine Turbo, 9 et 11, ainsi que la 25 V6. Par conséquent, le développement d'une version turbocompressée de la 21 était une évolution logique.
À la base de ce moteur se trouve le 2 litres bien connu, remontant à la Renault 20 TS de 1977. Ce bloc de la série J est entièrement conçu en alu et fabriqué à la Française de Mécanique à Douvrin. Bien que fondamentalement similaire au moteur 2 litres disponible dans la 21 TXE, les exigences de puissance et de couple nettement supérieures ont nécessité des modifications substantielles. Cela comprend de nouveaux pistons, des bielles et un vilebrequin renforcés, des coussinets de bielle neufs, ainsi qu'un carter inférieur en alliage avec des cloisons. La culasse a subi des modifications, intégrant des soupapes d'échappement refroidies au sodium, des guides de soupapes en laiton, des tiges de soupapes chromées, un joint de tige de soupape et un arbre à cames avec un chevauchement réduit. Le taux de compression a également été abaissé de 10:1 à 8:1.
Une pompe à huile plus puissante garantit une lubrification améliorée et un refroidissement plus efficace. Un refroidisseur intermédiaire huile/liquide prend place sous le filtre à air. La capacité du système de refroidissement est augmentée, deux ventilateurs de refroidissement puissants sont installés sur le radiateur, et une pompe électrique est intégrée au système, continuant à faire circuler le liquide de refroidissement pendant plusieurs minutes après l'arrêt du moteur.
Enfin, la Renault 21 Turbo se dote d'un collecteur d'échappement en fonte au molybdène, et le nouveau silencieux à double évacuation est accordé sur des notes graves pour un son de bourdonnement impressionnant.
Le turbo, refroidi par liquide et fourni par Garrett, est du type T3. Dans sa première version, ces modifications permettent d'atteindre une puissance de 175 ch et un couple de 270 Nm. L'accélération à 100 km/h en 7,4 secondes est tout simplement impressionnante, de même que la vitesse maximale de 227 km/h.
Photos : Un toit ouvrant fonctionnel, une climatisation opérationnelle, une superbe sellerie en cuir, et surtout, un moteur turbo de 2 litres toujours prêt à rugir.
Un fait remarquable est la modification substantielle de l'aspect extérieur de la Renault 21 Turbo dans plusieurs détails. Il suffit de regarder la partie avant, entièrement spécifique à la version Turbo. Il en va de même pour les pare-chocs et le becquet sur le coffre. Ajoutez à cela le double échappement et les jupes, peints dans la couleur de la carrosserie, tout comme les baguettes. L'inscription 2L.Turbo apparaît discrètement sur le bord droit du coffre. Enfin, la 21 Turbo arbore des jantes en alliage spécialement conçues à cet effet.
La voiture est lancée à la mi-1987, deux ans avant l'apparition de la phase II de la 21. L'exemplaire de Vincent Decosne est un exemple de la phase II de la 21 Turbo, datant de 1991. Les différences avec la phase I ne sont d'ailleurs pas énormes. Par exemple, l'avant a subi de légères modifications, et cette version dispose de roues au design différent. Les options de la voiture de Vincent incluent une sellerie en cuir et un toit ouvrant à commande électrique. De plus, le premier propriétaire a également choisi la climatisation automatique et une Radio Renault, bien que la radio elle-même ne soit plus présente.
Vincent déclare : "Quand j'étais plus jeune, je préférais la Renault 5 Turbo, mais elle est devenue si coûteuse que ce rêve n'est plus réalisable. J'ai donc opté pour la 21 Turbo pour éviter que la même chose ne se produise. J'ai acquis cette voiture en 2011, bien qu'elle ait été construite en 1991 et immatriculée en janvier 1992."
Cette voiture est équipée de la première version du moteur turbo. Selon le pays, une version à catalyseur était également disponible à l'époque, réduisant la puissance à 162 ch et le couple à 260 Nm.
Vincent explique : "J'ai délibérément cherché une phase II car j'apprécie davantage les roues ainsi que le tableau de bord modifié. La disposition est différente, et les matériaux sont plus agréables au toucher. J'ai également choisi une version sans pot catalytique, évitant le Quadra pour des raisons de fiabilité et d'entretien."
Vincent préférait la teinte Bleu Sport ou rouge, excluant résolument la couleur grise Tungstène. Cependant, étant donné que la carrosserie est exempte de toute trace de rouille et provient du premier propriétaire, il a finalement choisi cette couleur.
Dès l'arrivée de la voiture chez lui, Vincent s'est pleinement investi dans la technique. Nouvelles durites, entretien approfondi, révision des freins, remplacement de la distribution, amélioration de la climatisation et changement de l'embrayage ont été au programme. Le capot et les ailes avant ont également bénéficié d'une nouvelle couche de peinture pour offrir un look rafraîchi à la voiture. D'autres parties seront repeintes en temps voulu, bien que cela ne soit pas nécessaire de manière urgente.
Conduire la Renault 21 Turbo plus de 30 ans après sa sortie est un pur plaisir. La puissance brute d'un moteur turbo, la fluidité des performances, le son puissant associé à un niveau de confort remarquable parviennent toujours à convaincre. En un rien de temps, l'envie de s'installer pour un long trajet de vacances s'impose.