Compte tenu de la pénurie de carburant, il sera fréquemment équipé du Gazogène Imbert-Renault à gaz de bois. Le fabricant de jouets français BEMO s’inspirera de ce véhicule très populaire pour réaliser dans les années d’après-guerre une version plateau à ridelles métalliques. D’une longueur de 22 cm, le camion est constitué de tôles de 3/10ème de millimètre agrafées entre elles et soudées sur le châssis. Dépourvu de moteur, c’est un jouet à traîner comme l’indique la languette perforée destinée à recevoir une ficelle qui affleure sous le pare-chocs avant.
La ligne générale du véhicule est bien rendue. Le pare-brise typique en 4 parties est en matière thermosplastique transparente. La porte droite de la cabine s’ouvre afin d’accéder au logement de la pile et au contacteur des phares électriques, il n’y pas d’aménagement intérieur.
Comme sur le véhicule réel, les ridelles métalliques comportent des losanges emboutis. La calandre d’origine est masquée par la représentation sommaire d’un radiateur Imbert (réfrigérant de gaz). On peut regretter que le fabricant n’ait pas ajouté le générateur et l’épurateur situés derrière la cabine à droite et à gauche, mais ce n’est qu’un jouet.
Jouet rare de surcroît, puisque seule la Compagnie Industrielle du Jouet (CIJ) a réalisé pour Les Jouets Renault un camion à gazogène, encore était-il en bois.
PNEUMATIQUES
Les roues légèrement sous-dimensionnées sont chaussées de pneumatiques toriques crantés en caoutchouc noir, elles peuvent être jumelées à l’arrière selon les modèles. Quant au train avant il s’oriente manuellement.
La carrosserie reçoit une peinture laquée uniforme de différentes teintes, dont un gris militaire très réaliste. A l’AV gauche une décalcomanie apposée sur le tablier indique que le véhicule appartient à une entreprise parisienne de transport, celle du hayon AR mentionne JOUET BEMO « Modèle exact ».
La marque BEMO reste confidentielle, seul un autre petit camion en tôle est connu. C’est un beau jouet, même s’il évoque des heures sombres pour les plus âgés.
Texte : Alain le Bars Photos : Patrick Nathan
