R4 Parisienne: Une dame avec une mission...
Aile
Géraldine de Comtes a fait un tour d'Europe afin de trouver la bonne aile pour sa R4 Parisienne. Ce périple a été suivi par une équipe de la télévision allemande. Sur le chemin du retour, nous avons été autorisés à conduire avec elle, car Géraldine fait toujours référence à "elle" lorsqu'elle parle de sa Parisienne totalement d'origine.
Origines françaises
Vivant près de Vienne en Autriche, Géraldine de Comtes a des origines françaises, mais cela remonte déjà à plusieurs générations. Elle aime les choses anciennes, y compris les montres, de préférence avec une histoire derrière elles. Dans sa famille, les voitures françaises sont utilisées depuis longtemps et sa propre première voiture était une Renault 5 Le Car. Il y a plus de vingt ans, elle a acheté sa première voiture classique : "C'était une Fiat 124 Spider. Lors de visites d'événements de voitures de collection, mon amour pour Renault s'est à nouveau épanoui. Je pensais peut-être acheter une autre Renault 5, jusqu'à ce qu'il y a deux ans, j'ai pu conduire une Renault 4 Plein Air pendant quelques jours. Nous avons roulé ensemble dans cette voiture pour un événement et cela m'a ouvert le cœur à la Renault 4. Une telle Plein Air est très chère et difficile à trouver, donc la recherche d'une R4 normale a commencé."
Grande sympathie
"J'ai trouvé une JP4 sur internet. Ce n'était pas tout à fait ce que je recherchais, mais pour l'instant, c'était une bonne alternative à une Plein Air. J'ai lu tout ce qu'il y avait à savoir sur les R4. J'ai absorbé l'histoire comme une éponge. J'ai rapidement développé une grande sympathie pour les premiers modèles. Un modèle correspondait tout à fait à mon être, une R4 Parisienne.Certainement aussi rare qu'un Plein Air, donc cela semblait une réalité très lointaine".
Géraldine vient de la scène Vespa, des rencontres amusantes, de la connaissance des gens, d'un monde de liberté, de style et de savoir-vivre italien ! Elle voulait que la Renault 4 évoque le même sentiment. C'est pourquoi elle a créé une communauté R4 sur Internet, Renault 4 On Tour. Elle souhaitait inciter les propriétaires de R4 à sortir leur voiture du garage, à se rencontrer et à faire connaissance avec des personnes partageant les mêmes idées, d'une manière qui reste accessible. Elle a rapidement créé le site www.renault4ontour.at comme point de rencontre pour tout ce qui concerne les R4 en Autriche.
Cannage
Mais comment une Autrichienne peut-elle obtenir une 4 Parisienne tout à fait originale, ce qui, au départ, semblait un rêve ? "Qui étudie la Renault 4 et surtout les premiers types, entre automatiquement en contact avec les Néerlandais Hans Veldkamp et Bram van Oeffelt. Par Bram, j'ai appris qu'il y avait probablement une Parisienne en Autriche à qui il manquait l'aile arrière gauche. Et Bram avait exactement une aile originale de ce type, avec un cannage (impression de rotin). On m'a plus ou moins demandé de retrouver le propriétaire et de lui offrir l'aile manquant."
Distante
"J'ai trouvé l'homme en question et lui ai parlé avec enthousiasme du garde-boue, pensant qu'il serait très heureux. La réaction a été froide et distante. Il pensait que sa voiture était très bien comme elle était. Lorsque j'ai raconté cela à Bram, sa réaction a été que cette 4 Parisienne n'avait pas le bon propriétaire et que je devais essayer d'acheter la voiture. Cela m'a ouvert les yeux et j'ai réfléchi à la meilleure façon de l'obtenir. J'ai dû convaincre le propriétaire de vendre sa voiture."
Waarom niet
En fin 2020, Géraldine a franchi le pas et a notifié au propriétaire qu'elle souhaitait acheter la voiture. La réponse a été lente, mais surprenante. "Pourquoi pas, je n'y ai jamais pensé. C'est en janvier 2021 qu'elle a enfin pu obtenir rendez-vous. L'homme quelque peu arrogant au téléphone s'est avéré être bien différent en réalité. Géraldine a vite compris qu'il n'était pas si intéressé par la voiture. "J'avais emmené un ami mécanicien qui jouerait le rôle du spécialiste de la critique. J'ai alors fait comprendre que malgré tout, je voulais toujours la voiture."
Le propriétaire précédent a acheté la Parisienne en 2014. Il voulait une R4 parce que son père en avait conduit une, mais n'avait pas d'intérêt particulier cette version. Il a trouvé la voiture sur Ebay. Pendant les sept années où elle est restée dans sa grange, il a parcouru exactement 17 kilomètres avec ! Mais comment Géraldine l'a-t-elle convaincu de lui vendre la R4 ? A côté de la Parisienne se trouvait un Steyr Baby qui avait été entièrement restauré. Le mécanicien a regardé à l'intérieur et a découvert que des souris avaient mangé toute la garniture de toit. L'homme est alors resté sans voix. Il ne voulait plus investir un centime de plus dans les voitures classiques, et la R4 a donc été vendue.
Atelier entièrement équipé
Géraldine : "Une journée plus tard, nous avons récupéré ma voiture. Elle a démarré presque immédiatement, mais il a fallu trouver un grand nombre de petites pièces qui ont coûté une fortune rien qu'en frais de port. En quelques jours, mon propre garage s'est presque transformé en un atelier entièrement équipé. Mon objectif était clair. Préserver la patine ancienne, protéger contre la rouille et rendre la mécanique bonne et fiable, ne remplacer les pièces que lorsque cela est strictement nécessaire.
L'objectif principal était de le remettre sur la route avec une plaque d'immatriculation autrichienne valide. Lors de la deuxième inspection, le 22 juin, le moment était venu. Exactement deux semaines auparavant, Géraldine avait prévu une aventure avec sa Parisienne.
Photos : La Parisienne de Géraldine dans les sphères françaises. C'est le seul exemplaire restant connu de cette version avec une banquette avant, bien sûr équipé d'une sellerie grise spécifique avec des losanges tissés.
Premier propriétaire
Entre-temps, elle a essayé d'en savoir le plus possible sur l'histoire de la voiture. Heureusement, la plaque d'immatriculation française était toujours là. La voiture avait été achetée neuve en février 1964 par Charles Frédéric Barbou des Courieres, un gros exploitant agricole de Lachèze dans la Haute Vienne.
Membre de famille
Géraldine a trouvé le premier membre de la famille en une heure de recherche sur Internet. "Je lui ai envoyé un message. Son grand-père était le frère du propriétaire de ma voiture. Il s'est avéré qu'il avait 82 ans lorsque la Parisienne est arrivée. Il a acheté la voiture pour sa belle-fille qui s'occupait de lui. Elle a été autorisée à choisir la voiture. La voiture est restée en France pendant pas moins de quarante ans, n'a appartenu à un autre propriétaire français que pendant quelques semaines, puis a été transférée à Hambourg. Le nouveau propriétaire, Felix Brandt, avait été aidé par Bram pour la restauration. En polissant, le cannage original sur l'aile arrière droit est apparu. Mais le polissage du côté gauche n'a pas donné le même résultat. Apparemment, la voiture avait déjà été accidentée à cet endroit et un autre aile avait été installé sans cet autocollant spécial. Bram n'avait pas d'aile gauche à ce moment-là. Mais il a immédiatement pensé à cette Parisienne lorsqu'il a retrouvé cette pièce d'origine.
Photos : L'intérieur de la Renault 4 Parisienne reprend la plupart des détails de la R4 Super, comme le dossier de la banquette arrière avec des rangements.
La voiture de Géraldine a encore plus de particularités. A l'avant, il y a un banc au lieu de deux sièges. De toutes les Parisiennes survivantes, c'est la seule voiture avec une banquette. Et bien que le tissu coté conducteur en particulier n'ait pas tout à fait résisté à l'épreuve du temps, il s'agit d'une sellerie grise avec un motif en losange tissé, spécifique à la Parisienne.
Écossais rouge
Avec de bons chiffres de vente au cours de la première année complète de production (1962), la Renault 4 s'est avérée particulièrement réussie en raison de son caractère utilitaire. Le modèle a également attiré relativement peu d'acheteurs féminins. Il fallait que cela change et s'améliore. C'est alors que Renault et le magazine Elle s'associent. Cela a conduit à des versions spécialement habillées de la 4L et de la 4 Super, qui étaient dotées d'un motif style cannage ou d'un habillage dans l'esprit tartan écossais rouge. Une flotte de voitures a été mise gratuitement à la disposition des lectrices du magazine Elle sous le nom de "Elle prend le volant". La seule chose qui était demandée aux conductrices était d'indiquer les points positifs et négatifs de la voiture. Ce fut un grand succès ; pas moins de 6 000 lecteurs ont conduit les voitures. Cela a incité Renault à commencer à commercialiser la 4 Parisienne comme une série spéciale. La 4 Super Parisienne avec son hayon rabattable n'a jamais été incluse dans le programme de production et la décoration a été légèrement modifiée. L'impression sur le déflecteur d'air et sur la partie supérieure des portes arrière ainsi que des ailes arrière a été supprimée. Celui qui se trouve en haut des portes avants est devenu beaucoup plus court. En outre, les étroites bandes décoratives sur le devant et les côtés n'ont pas été produites non plus. Un détail sympathique, là où le tartan écossais était déjà un autocollant, le cannage sur les modèles 'Elle prend le volant' a été appliqué à la main.
Grande aventure
Comme nous l'avons mentionné, Géraldine s'est lancée dans une grande aventure avec sa R4 Parisienne au début du mois de juillet 2021. D'abord sur la remorque de son mécanicien autrichien à Haguenau. Là, pour la première fois depuis longtemps, la voiture a remis ses pneus sur le sol français et une équipe de télévision de la Südwestdeutscher Rundfunk a rejoint Géraldine.
Ils ont réalisé un documentaire sur la Renault 4 des années 60 dans lequel ils ont suivi Géraldine dans son voyage aux Pays-Bas pour récupérer l'aile en question chez Bram. Là, après un trajet sans problème, la voiture est repartie sur la remorque d'un mécanicien belge et expert Renault jusqu'aux environs de Nancy en France. Puis Géraldine et sa voiture se sont immergées dans l'atmosphère française et les "deux dames" se sont rendues au Losange Magazine pour ce reportage. Finalement, Géraldine est rentrée à Haguenau et la Parisienne est partie en remorque vers l'Autriche. Mission accomplie !
Programme régulier
La voiture de Géraldine est une R1123 de 1964, avec le moteur de 845 cc. Pendant de nombreuses années, c'était la seule motorisation disponible. La version Parisienne a rapidement été ajoutée au programme régulier. Outre la couleur Noir Médicis (699), d'autres teintes sont devenues disponibles et, outre le tartan rouge, une version verte est apparue. Plus tard, la Parisienne était également disponible sans l'impression et il existe même des exemplaires avec le deuxième type de calandre. Sur une vingtaine de modèles survivants connus, la plupart sont équipés de cannage.
En détail...
Renault 4 Parisienne 1964 (R1123)
Moteur :
Type 800-01, 4 cylindres en ligne, cylindrée 845 cc, alésage x course 58 x 80 mm, taux de compression 8:1. Carburateur Solex 26 DIS, puissance 32 cv (SAE) à 4.700 rpm, couple (DIN) 58 Nm à 2.300 rpm. Installation électrique 6 Volt / 60/75 Amp/h.
Transmission :
Type 328-03, boîte de vitesses à 3 rapports, 2e et 3e synchronisés. Rapports de vitesse 1er - 3.80, 2ème - 1.89, 3ème - 1.03, marche arrière 3.80. Pneus avant/arrière 145 x 330 (13 pouces), roue de secours sous le plancher du coffre.
Suspension :
Avant indépendant, ressorts longitudinaux à barre de torsion, barre stabilisatrice. Arrière indépendant, ressorts à barre de torsion transversale.
Dimensions/poids :
Longueur 3.656 mm, largeur 1.532 mm, hauteur 1.460 mm (à vide), empattement gauche/droit 2.395/2.443 mm, largeur de voie (avant/arrière) 1.246/1.204 mm, rayon de braquage 8,60 mètres (entre trottoirs). Capacité du réservoir de carburant 26 litres, compartiment à bagages 480 litres. Huile moteur 2 litres, boîte de vitesses 0,7 litres, système de refroidissement 5 litres.
Poids à vide 570 kg, poids en ordre de marche 600 kg, poids en charge 250 kg, poids maximum autorisé 950 kg.
Photos : Le type R1123 désigne une Renault 4 équipée d'un moteur de 845 cm3, alors que la R4 ordinaire était également disponible avec un moteur de 747 cm3 dans ces années-là.