Photo : La GTA est la version finale de la Renault Alliance avec une carrosserie sportive, des jantes originales de 16 pouces et, pour couronner le tout, un moteur 2 litres à injection.

Le 22 septembre 1982, les ventes de l'Alliance, basée sur la Renault 9, ont commencé par le réseau de concessionnaires Renault et American Motors. Cette voiture a été adaptée en tous points aux goûts des automobilistes nord-américains. La production avait commencé quelque temps auparavant à l'usine Lakefront de American Motors à Kenosha, dans le Wisconsin.

Le modèle a été immédiatement présenté en deux variantes de carrosserie. Outre la célèbre berline à quatre portes, une version à deux portes a immédiatement fait son apparition. Renault a fait l'éloge de la nouvelle venue avant tout pour ses moteurs économiques, son équipement plus riche par rapport à celui de ses concurrentes, et les fonctions de contrôle commandées par ordinateur, totalement inédites pour l'époque.

Photo : Une capote électro-hydraulique, mais l'attache au-dessus du pare-brise doit être déverrouillée manuellement. Pour dézipper la fenêtre arrière, Pierrick doit sortir.

En ce qui concerne les moteurs, au début, seul le moteur Cléon de 1,4 litre était disponible couplé à une boîte manuelle à quatre vitesses, tandis qu'une boîte à cinq ou une boîte automatique à trois vitesses étaient disponibles en option, tout comme la direction assistée. La quatre portes, proposée à partir de 6 270 dollars aux États-Unis, apparaissait dans la brochure sous les noms de L, DL et Limited. La deux portes, quant à elle (à partir de 5 595 $), commençait à un niveau inférieur en tant qu'Alliance "simple" et était également disponible en L et DL. Le client disposait ainsi d'un choix total de six variantes différentes.

Mais ce n'était que le début. Après le titre de voiture européenne de l'année 1982, l'Alliance Renault a été couronnée par Motor Trend comme voiture de l'année en Amérique en 1983.

Pour l'année modèle 1984, Renault a ajouté l'Encore, la R11 adaptée aux goûts américains en trois et cinq portes. En termes de prix, l'Encore est resté légèrement en dessous de l'Alliance. Le succès a suivi rapidement. Dans un grand pays comme les Etats-Unis où l'accent est mis sur les grosses voitures et les pick-ups, les ventes de près de 125 000 unités pour l'année modèle 1983 étaient extrêmement respectables.  Le modèle 1984 a peut-être fait moins bien avec plus de 105 000 unités, mais on peut y ajouter un peu plus de 72 000 unités de l'Encore.

L'année modèle 1985 a apporté une nouvelle expansion du catalogue. En plus du moteur 1,4 litre, le quatre cylindres de 1 721 cm3 est devenu disponible de série avec une boîte manuelle à cinq vitesses ou le client pouvait encore favoriser une boîte automatique à trois rapports. De plus, un troisième style de carrosserie a été introduit : le sympathique cabriolet à deux portes. Une version qui, tout comme la deux portes, n'a jamais été disponible en Europe, mais toujours basée sur la Renault 9.

Le moteur 1,7 litre était livré de série sur le cabriolet, avec la boîte de vitesses susmentionnée et la direction assistée de série. Les acheteurs d'un cabriolet pouvaient choisir entre les niveaux de finition L et DL. Dans les deux cas, la capote était à commande électro-hydraulique. La fenêtre triangulaire de la porte était fixe, tandis que les autres fenêtres pouvaient être ouvertes individuellement.  Bien que le toit décapotable puisse être abaissé en appuyant sur un bouton, il était important de desserrer manuellement le mécanisme de verrouillage au-dessus du pare-brise et de dézipper et aplatir la vitre arrière avant de l'abaisser.

L'intérieur comportait plusieurs couleurs de tissu et de vinyle auxquelles étaient assortis les panneaux de porte, le tableau de bord et la moquette. Même la capote était disponible en deux couleurs, tandis que pour la DL, le rouge, le bleu, le miel et l'amande étaient sur la liste pour la sellerie en tissu.

La Renault Alliance Cabriolet L était le cabriolet le plus abordable du marché nord-américain et était donc très populaire comme deuxième ou troisième voiture dans une famille et auprès des étudiants.

Dans le courant de l'année 1986, à l'aube de l'année modèle 1987, apparaît la version la plus sportive, la GTA, qui ne porte plus le nom d'Alliance. Cette version n'était disponible que sur les versions deux portes et cabriolet.

Et c'est la voiture dont nous parlons ici. Cette GTA est équipée d'un moteur 2 litres de la série F de Renault, qui, selon les spécifications américaines, développe 95 ch à 5 250 tr/min. Cette motorisation est exclusivement couplée à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports et à une direction assistée de série.

Ce bel exemplaire, appartenant au concessionnaire Renault Pierrick Schillinger à Surbourg, en Alsace, présente les éléments spécifiques qui accompagnaient la GTA. La voiture dispose d'un pack carrosserie comprenant des pare-chocs spécifiques entièrement peints dans la couleur de la carrosserie et sur lesquels les indicateurs de direction ont disparu. Ceux-ci sont maintenant intégrés à l'intérieur contre les blocs de phares. La calandre peinte est également spécifique. Les inscriptions Renault et 2.0L sont en rouge. Dans la plupart des couleurs de peinture, c'est également le cas pour les lettres GTA sur les ailes avant, mais dans le cas d'une couleur de peinture rouge, ces lettres sont gris argenté. Le kit de carrosserie comprend également des moulures en plastique sur le dessous des portes et des jupes sur les seuils de porte. Les jantes en alliage de 15 pouces à 16 rayons sont également propres à la GTA. Les rétroviseurs extérieurs sont de la couleur de la carrosserie, et le troisième feu stop sur le coffre est placé dans un boîtier de la même couleur.

La suspension a également été modifiée pour porter donner à ce modèle un caractère plus sportif. Et ce n'est pas tout. L'intérieur a fait l'objet de diverses modifications pour l'année modèle 1987. Le plus frappant est la couverture considérablement plus large du tableau de bord. En dessous, on trouve un combiné d'instruments européen. Le volant a été emprunté à la Renault 5 GT Turbo. Outre un nombre contenu de boutons, le tableau de bord offre également un espace pour une horloge numérique. La console centrale contrôle la ventilation y compris la climatisation, qui était une option à l'époque, ainsi que le régulateur de vitesse. Elle dispose d'un allume-cigare, d'un petit cendrier et d'un espace pour la radio. Pierrick a trouvé la radio AMC originale neuve dans sa boîte.

Pierrick : " J'ai acheté ma GTA en 2014 sur Paris à un retraité de Renault qui avait travaillé sur le développement du système d'injection à l'époque. Mon père a déjà acheté une Alliance Convertible en 1993, une version DL de 1986. Je la connaissais donc depuis ma plus tendre enfance, même s'il ne la conduisait pas."

Pierrick a acheté la voiture avec environ 82 000 miles au compteur. "J'ai dû le nettoyer en grande partie. La voiture était utilisée dans et autour de Paris et n'avait pas été beaucoup lavée. Puis sont venus un certain nombre de problèmes techniques et leur résolution, tels que le nouveau radiateur, les freins, les amortisseurs et bien d'autres petites choses. Ensuite, vous vous rendez compte que de nombreuses pièces sont spécifiques et ne conviennent pas à une Renault 9.

Photo : Avec le capot fermé, on ne remarque que la hauteur du toit. Dans cet état, l'Alliance Convertible semble un peu déséquilibrée. Outre le rouge, la GTA était également disponible en blanc, noir et gris argenté.

Il a également retiré l'ensemble du kit de carrosserie afin de pouvoir le nettoyer correctement et le préserver pour l'avenir. Dans le coin gauche du pare-chocs avant, il y avait un petit dommage. A part ça, il n'y avait rien de particulier à déplorer. "Mais le matériau derrière était complètement cabossé. L'Alliance a ainsi satisfait aux exigences de sécurité américaines. Les pare-chocs sont remarquablement mous et, surtout en haut, difficiles à monter complètement droits."

Pierrick considère le cabriolet GTA comme son youngtimer préféré.