Après la création de la société SAVIEM en 1955 par la fusion des activités poids lourds de Renault, Latil et Somua, les constructeurs d'autobus Floirat, Isobloc et Chausson ont également rejoint le nouveau groupe. A la fin des années soixante, cela a donné lieu à une nouvelle série d'autocars, les SAVIEM E7.
Nous sommes en 1969 et SAVIEM lance un nouvel autocar, ou plutôt une série complète d'autocars. Le nouveau E7 est disponible en quatre longueurs différentes. La lettre qui suit le nom de série E7 indique le type de carrosserie. C signifie Court, N signifie Normal, M signifie Moyen et L signifiant Long.
L'avant et l'arrière sont toujours les mêmes, la différence réside uniquement dans l'empattement et le nombre de fenêtres latérales. L'E7 C mesure 9 mètres de long, a un empattement de 4,32 mètres et possède quatre grandes fenêtres latérales entre les portes avant et arrière. La E7 N est dotée d'une fenêtre supplémentaire et atteint une longueur de 10,50 mètres (empattement de 5,30 mètres). Le passage à la E7 M est moins important. Cette troisième variante de longueur ne reçoit qu'une demi-vitre latérale, mesure 11,43 mètres de long et a un empattement de 6,23 mètres. La version la plus longue est la E7 L avec ses 12 mètres de long. Elle bénéficie du même empattement que la E7 M, mais dispose au total de six grandes fenêtres latérales. Naturellement aussi le nombre de sièges augmente tout comme l'espace disponible pour les bagages au fond des bus. La E7 C compte 37 sièges, la version N 45, la E7 M 49 fauteuils et la E7 L 53 sièges.
Le SAVIEM est utilisé pour le transport régional, national et international. En option, chaque variante est disponible avec un siège pliable supplémentaire dans l'allée entre toutes les rangées. Cette option est utilisée principalement pour le trafic régional. Tous les sièges de série ont un dossier réglable, à l'exception des sièges de la rangée arrière. Le compartiment à bagages varie de 4m3 à 7,3m3 selon la longueur, en passant par 5,5m3 et 7m3 en version intermédiaire.
Pour la E7, SAVIEM a doté son véhicule, fabriquée à l'usine d'Annonay, d’une carrosserie entièrement autoportante, solution développée par Renault peu après la Seconde Guerre mondiale. Le châssis est constitué de tubes d'acier carrés de 40 x 40 mm.
Le moteur de la SAVIEM E7 reprend également la technologie de son partenaire allemand MAN. Les modèles N, M et L sont équipés d'un moteur diesel six cylindres (type 2156 HM) qui délivre sa puissance maximale de 235 ch à 2 200 tr/min et un couple de 84 mkg à 1 400 tr/min. Les roues arrière sont entraînées par une transmission manuelle à six vitesses. La petite E7 C possède son propre moteur SAVIEM 798 turbo à six cylindres qui développe 170 ch et est couplé à une transmission manuelle à cinq vitesses. La brochure indique fièrement qu'il s'agit du seul moteur diesel français fourni à l'industrie allemande, en référence aux modèles MAN dans lesquels il est utilisé.
Le moteur et la transmission sont situés à l'arrière du bus. La source d'alimentation est installée dans le sens de la longueur et est facilement accessible, selon le fabricant. En outre, cette disposition du moteur assure un centre de gravité bas et l'espace entre les roues avant et arrière du bus peut être entièrement utilisé pour le stockage des bagages. Naturellement la SAVIEM E7 a des roues jumelées à l'arrière.
Lors de son lancement, la version E7 était considérée comme un autocar très moderne et luxueux. C'est étonnant de penser à cela 40 ans plus tard.
Cependant l'intérieur semble assez basique. Le tableau de bord est extrêmement simple avec un compteur de vitesse et un compte-tours intégrés au tachygraphe sur une base en bois. Au milieu, il n'y a qu'une jauge de carburant, et plus loin, une grande série de voyants lumineux et des boutons de commande principalement blancs. Le volant est traité en noir brillant à quatre branches et c’est un long levier de vitesse placé sur le plancher qui permet de changer les vitesses. Le siège du conducteur est réglable en longueur et en hauteur et dispose d'un dossier réglable. Par ailleurs il possède de série un système de suspension spéciale en fonction de la stature et du poids du conducteur. Une radio, un microphone et les compartiments de rangement nécessaires complètent l'équipement autour du conducteur. Bien entendu, diverses options sont possibles sur la E7, comme un réfrigérateur avec bar ou un compartiment toilettes. Les passagers ont leur propre liseuse et il y a également un éclairage d'embarquement.
Le design de le E7 est assez anguleux. Les pare-brises sont étendus à la hauteur maximale. Le véhicule dispose également d'une petite calandre à l'avant avec les phares et les phares antibrouillard dans le pare-chocs. Les clignotants sont situés aux coins avant et arrière de la carrosserie. Les variantes les plus luxueuses sont dotées de garnitures en aluminium le long des jantes et sous la carrosserie. La possibilité d'installer la climatisation était très avant-gardiste pour l'époque. Le SAVIEM E7 est également utilisé comme bus scolaire, et comme moyen de transport des passagers dans les aéroports pour les transits entre le tarmac et le terminal.
Fin 1978, la SAVIEM E7 profite d’un lifting. Les changements externes assez visibles. L'avant est désormais orné d'une calandre noire plus grande, dans laquelle les phares sont partiellement intégrés. En outre, il s'agit principalement de modifications de détail telles que les enjoliveurs de roues et les bandes de décoration. La marque SAVIEM disparait pour faire place au seul logo Renault visible à l'avant du véhicule. C'était manifestement en prévision de la disparition de la marque au 1er janvier 1980, après quoi cet autobus a poursuivi sa carrière sous le nom de Renault E7. La gamme en termes de longueur de véhicules reste la même. La E7 C conserve son moteur turbo existant, mais pour les autres variantes, le 6 cylindres R6 toujours fabriqué par MAN avec une puissance de 240 ch est ajouté à la gamme. Ce moteur peut être associé à une transmission manuelle à six vitesses (type 335) ou à une transmission manuelle à deux groupes de cinq vitesses (type 336). La boîte de vitesses à cinq rapports de la E7 C provient de la firme allemande ZF (type 5535).
Le plus grand changement dans le E7 se trouve à l'intérieur. Le poste de conduite, par exemple, a été considérablement modernisé. Le bois a fait place à un plastique dur beige. L’instrumentation ne compte désormais pas moins de sept cadrans et le nombre de témoins lumineux et de boutons de commande n'a pas diminué non plus. L'habitacle a également été amélioré en termes de matériaux, de couleurs et de design.
En 1980, la gamme de le E7 s'enrichit de deux nouvelles variantes. Le modèle a été adapté pour être utilisé par les services programmés. La nouvelle Renault S 57 existe sous la forme M et L. La carrosserie est presque identique à celle de le E7, mais la deuxième porte est maintenant située entre les roues et, comme la porte avant, elle est destinée à permettre aux passagers d'entrer et de sortir. La porte arrière droite est omise sur ces versions. Le S 57 M dispose de 51 sièges plus 11 strapontins, le S 57 L 55 + 12. Le volume des bagages est légèrement réduit en raison de la présence de la porte dans l'empattement, mais cela est moins important pour ce type de transport. Le S 57 se caractérise par un large éventail d'utilisations. Pour un service régulier ou comme bus scolaire en semaine et pour des excursions le week-end. Après tout, ce modèle repose sur la même base qu'un autocar de tourisme et assure ainsi le confort de ses passagers.
Le succès de l'E7 est médiocre et sa carrière s'achève quatorze ans après son lancement avec l'introduction de la toute nouvelle série Renault FR1 en 1983.