Espace 2.0

Renault a bien joué avec Matra, le produit commun Espace a connu un tel succès que la concurrence ne lance des modèles similaires qu'avec un retard considérable. Il appartient aux deux entreprises de maintenir l'Espace à chaque fois au premier plan. L’allure de l'Espace initial de 1984 a perduré pendant près de huit ans. Il apparait une version 2000-1 qui offre plus de luxe et est rendue plus attrayante par des couleurs de peinture plus conservatrices et des matériaux plus séduisants à l'intérieur. Avec le lifting de 1988, toute la série a encore évolué dans ce sens. Mais le groupe de clients test semble moins séduit par les couleurs remarquables ou spéciales.

Il n'est pas vraiment surprenant que Renault ait poursuivi cette tendance lorsque l'Espace II est présenté au public au Salon de l'automobile de Genève en mars 1991. Il n'y a pas de grandes nouveautés en termes de structure de la carrosserie, mais le look est devenu plus moderne. Les formes angulaires ont cédé la place à des bords arrondis et à de beaux détails comme les rétroviseurs extérieurs qui émergent de la carrosserie par une sorte de mouvement aérodynamique. L'Espace a fait ses preuves au cours des années précédentes. Quelques 192 000 exemplaires de la première génération sont en circulation. Cela signifie que plus aucun phare ni feu arrière, par exemple, n'est emprunté au Trafic pour cette deuxième version. Renault donne ainsi à l'Espace toutes les chances de se développer par lui-même.

Au moment où l'extérieur de la voiture est modernisé, l'intérieur est également relooké, sans modifier l'agencement et les prestations intelligentes. Bien que tous les éléments familiers restent en place, l'Espace s’enrichit grâce à une forte amélioration des matériaux. Après tout, il ne faut pas oublier que l'Espace est au même niveau de prix que la Renault 25 et, depuis 1992, la Safrane. La voiture est populaire auprès des personnes qui attendent beaucoup de leur moyen de transport.

Entre autres, l'Espace II a un réservoir de carburant porté à 77 litres. La fonctionnalité de l'intérieur s'est également accrue. Les dossiers des sièges arrière peuvent être placés en position couchée. De plus, ils sont fixés sur un rail de manière à pouvoir être réglés sur une longueur de 16 centimètres.

Par la suite, le programme des moteurs a également évolué. Lancé sur le marché au début de 1992, le turbo diesel de 88 ch ne semble pas avoir changé. Mais en raison de l'introduction du catalyseur, Renault a immédiatement livré le 2,2 litres avec injection dans de nombreux pays. Avec 110 ch, il fournissait la même puissance que l'ancien 2 litres, mais gagnait énormément en souplesse. C'est ce que nous avons également constaté lorsque nous avons mis ce modèle de 1996 sur la route, après avoir fait connaissance avec l'archétype de l'Espace avec le châssis numéro 4 (un présérie de l'Espace I). Cette version à injection se conduit de manière tellement plus douce, plus agréable, plus souple et plus silencieuse qu'un Espace II est vécu comme une voiture encore moderne. Le couple de 170 Nm s'avère suffisant avec un poids encore modeste de 1 321 kg. En comparaison avec une berline, la vue panoramique généreuse est également frappante. Les piliers autour du pare-brise sont d'une épaisseur raisonnable et le contact avec l'environnement est donc excellent. Nous avons dans les mains le premier type de volant de Renault équipé d'un airbag. Il est frappant de constater à quel point un tel Espace, datant d'il y a 24 ans, est confortable, même sur les routes de campagne françaises de qualité médiocre.  On a l'impression que Renault pourrait encore vendre ce modèle aujourd'hui. Ne changez rien, remettez-le simplement en production.

Ce confort amélioré par rapport au premier Espace s'explique par une suspension très proche de celle de la Renault 25. Elle comprend également une voie plus large, ce qui, dans les virages, assure une plus grande stabilité.

Lors du lancement du lifting de l'Espace I, Renault a déjà ajouté à sa gamme d'options les quatre roues motrices Quadra. Celle-ci est restée disponible en combinaison avec le moteur à essence quatre cylindres. Un troisième moteur séduit particulièrement l'amateur par sa puissance et sa belle sonorité. Il s'agit du V6 PRV de 2,8 litres. Celui-ci, initialement couplé uniquement à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports, a porté l'attrait de l'Espace à un niveau beaucoup plus élevé. Plus tard, une boîte automatique à quatre vitesses sera également disponible. Cela montre une fois de plus que l'Espace est à l'époque largement accepté et que la clientèle augmente rapidement.

À l'intérieur, la mise à niveau comprend des plastiques d'une qualité nettement supérieure. Un matériau qui conserve sa forme même lorsqu'il est utilisé pendant de longues périodes et qui est beaucoup plus résistant à l'usure. Il ne faut pas oublier que de nombreux propriétaires d'Espace ont chargé leur voiture au maximum. Les tissus d'habillage ont également élevé la voiture à un niveau supérieur. Ils sont partiellement appliqués sur le tableau de bord. La célèbre Radio Renault, jusqu'alors encore fournie par Philips, fait place à une nouvelle installation réalisée par Pioneer. Cette installation est toujours commandée sur la colonne de direction, mais le grand bloc familier de la console centrale fait place à un dispositif d'apparence plus simple au format DIN.

Photo : Exploiter au mieux le potentiel de design intérieur de la Renault Espace II

Les modifications apportées par Renault à l'Espace n'ont certainement pas porté préjudice à la marque : jusqu'au lancement de l'Espace III en 1996, Matra a construit pas moins de 316 518 exemplaires de la merveille spatiale sous sa seconde forme.

Photo : La première et la deuxième génération de Renault Espace côte à côte

En detail...

Renault Espace RT 2.2i 1994

Moteur :

Type J7T, 4 cylindres, injection, cylindrée 2 165 cm3, alésage x course 88 x 89 mm, taux de compression 9,2:1, puissance (DIN) 110 ch à 5 000 tr/min, couple 170 Nm à 3 500 tr/min.

Transmission :

Type manuelle à 5 vitesses, traction avant. Rapports de transmission : 1er - 4,17, 2ème - 2,22, 3ème - 1,43, 4ème - 1,03, 5ème - 0,86, marche arrière - 3,57, transmission finale - 3,45.

Châssis :

Suspension avant indépendante, avec deux triangles superposés, amortisseurs hydrauliques, barre stabilisatrice. Arrière semi-indépendant, deux bras de support tractés, une barre transversale, amortisseurs hydrauliques. Pneus : standard 195/65 R 14MXT, roues en acier, option alliage léger.

Freins : disques ventilés à l'avant, tambours à l'arrière, frein de stationnement sur les roues arrière.

Performances :

Vitesse maximale 175 km/h, accélération 0-100 en 12,9 sec. Consommation de carburant : 7,5 litres aux 100 km (90 km/h), 9,7 litres aux 100 km (120 km/h), 11,8 litres aux 100 km (ville).

Dimensions :

Empattement 2 580 mm, longueur 4 429 mm, largeur 1 795 mm, hauteur 1 693 mm, rayon de braquage 10,60 mètres (entre trottoirs). Réservoir de carburant 77 litres, volume du coffre à bagages 250 – 3 000 litres. Poids total 1 321 kg, poids de la remorque 1 800 kg (freinée).