Tracteur

Modèle en transition

Avec l'arrivée de la série D en 1956, Renault a entrepris une percée majeure dans le monde agricole. Jusqu'à la fin des années 1960, cette série a constitué la base de sa gamme de produits. Mais pas sans modifications. C'est ainsi que la Super 7 est née à la fin de 1962. À cette époque, elle est devenue la plus puissante de la série.

La série D, lancée en 1956, se composait de variantes avec un moteur diesel, à une exception près. Seule la E30 avait un moteur à essence, mais à cette époque, la demande était de moins en moins forte. Deux versions utilisaient pour la première fois un moteur diesel M.W.M. refroidi par air (D22 et D35), et un troisième fut bientôt ajoutée, le compacte D16. Seul le D30 (R7051) quitte l'usine du Mans avec un moteur diesel de la marque britannique Perkins. Pour être plus précis, il s'agit du P3 TA/4924 d'une capacité de 2 365 cc. Ce moteur produisait initialement 30 cv.

Perkins

Lorsque Renault a lancé la série N en 1960, le série D a servi de base familière. En fait, à part quelques détails mineurs, les séries D et N sont identiques. Il existe cependant un mécanisme de relevage hydraulique différent (type 324). Bien que la production ait commencé au début du mois de mars 1960, tous les types de la série N n'ont pas reçu de calandre différente avant le mois de septembre de cette année-là. Dans tous les cas, les moteurs existants produisaient un peu plus de puissance. Le D30 est devenu le N71 avec le même diesel Perkins qui produit maintenant 35 ch. Ce moteur a été rapidement suivi par le P3 144, dont la principale différence était une pompe à carburant rotative. Sur la base de ce Renault N71, une version S fut lancée avec un moteur Perkins un peu plus grand, de type P3 152, d'une capacité d'exactement 2 500 cc répartis sur trois cylindres. Cette version a été lancée principalement pour un certain nombre de pays d'exportation où l'approvisionnement en pièces détachées pour les moteurs anglais était optimal. Cela ne concerne pas uniquement les pays anglo-saxons, mais aussi, par exemple, un marché important comme l'Espagne.

Nouveau capot

Les développements ont suivi si rapidement qu'une nouvelle version a été lancée sur la base du N71S, qui a reçu le nom de Super 7. La production a débuté en août 1962 et ce modèle a ouvert la voie à une nouvelle révision de toute la gamme. Le modèle porte le numéro R7055, mais conserve la même technologie que le N71S. Il s'agit du diesel Perkins de 2,5 litres dont la puissance passe à nouveau à 42 ch. Cela fait du Super 7 le modèle haut de gamme de la production Renault. Le moteur Perkins se distingue par son refroidissement à eau, contrairement aux modèles M.W.M. refroidis par air. Un avantage de ce concept est le niveau de bruit plus faible. Une version de la Super 7 avec un moteur à essence est également sortie, dont le nombre de production a été limité à 539. Avant la fin de 1962, une version plus petite a été ajoutée sous la dénomination de Super 5 (R7054). Ce dernier n'était toutefois pas équipé d'un moteur diesel Perkins, mais d'un moteur diesel Renault/Alfa (type 592-30) développant 35 ch. Pour compléter le programme, Renault a également introduit un Super 4 avec un diesel de 30 ch à partir de juillet 1963. Un modèle spécialement adapté aux pays germanique. La dernière année de son existence, le Super 7 a reçu un nouveau capot qui n'était plus aussi rond à l'avant que d'habitude, mais plus rectangulaire. Tous les modèles de la série Super ont subi ces changements. Les N72 et N70 ont gardé leur numéro R, mais à partir de ce moment, ils sont devenus des Super 3 et Super 6 tout en conservant les moteurs M.W.M. refroidis par air.

Magnifiquement restauré

Ce Super 7 magnifiquement restauré fait partie de la collection de la famille Figuet dont nous avons déjà montré le Master 4x4 et l'AFVH dans les éditions précédentes. Ce tracteur a également été entièrement restauré par le père et les deux fils et est dans un bel état. Le moteur a été complètement démonté et reconstruit. Des travaux ont également été effectués sur la carrosserie à différents endroits. Le capot de la série N et du Super à nez rond a été renforcé par rapport à la série D au niveau des phares. Mais dans la pratique, ce renforcement a retenu l'eau, ce qui a provoqué la rouille du capot.

Bien sûr, il n'est pas impossible qu'en 55 ans environ, des modifications aient été apportées par les propriétaires précédents.
John Doe

Un détail remarquable est que ce tracteur dispose déjà d'un relevage Tracto Control reconnaissable aux leviers de commande spécifiques situés sur le côté droit du siège. Compte tenu du capot rond, ce n'est pas historiquement correct. Sébatien Figuet a toujours eu l'idée que ce tracteur était un prototype. Heureusement, les informations de l'Amicale du Tracteur Renault nous amènent beaucoup plus loin via le numéro de châssis. Si nous entrons le numéro 7510334, nous obtenons une date de production du 3 décembre 1966. Cela indique un Renault Super 7 D, la version améliorée du Super 7 qui a été mis en production le 1er juin 1965.

Interchangeables

Le changement le plus important concerne le tout nouveau système de relevage Tracto Control. Extérieurement, la Super 7D est reconnaissable à un capot modifié avec une calandre différente et des roues blanches. Bien sûr, il n'est pas impossible qu'en 55 ans environ, des modifications aient été apportées par les propriétaires précédents. Le capot rond et le capot carré sont facilement interchangeables. De plus, la plaque en forme de losange avec le numéro de châssis est montée sur un panneau qui est vissé. De la série D jusqu'à la Super D, les tracteurs Renault sont "divisibles" en dévissant simplement les boulons reliant le moteur et la boîte de vitesses. Cela permet également de réunir l'avant et l'arrière de deux tracteurs différents.

Bon logo

Ce qui est beaucoup plus important, c'est que ce modèle a été magnifiquement restauré et que tous les détails sont présents. Pensez à toutes les garnitures métalliques, au bon logo, aux plaques d'immatriculation Renault et Super 7, au double filtre à air et au lestage avant à la bonne forme. Sur les Super 7 diesel avec les deux types de capot, 9 877 ont été construits au total.

En detail...

Renault Super 7 R7055


Specifications

Moteur :

3 cylindres diesel Perkins P3 152, alésage x course 91,44 x 127 mm, cylindrée 2 502 cc. Puissance 42 ch, régime maximal 2 150 tr/min, taux de compression 17,4:1. Boîte de vitesses à six rapports avec doubleur optionnel sur les quatre premiers rapports (type 292), 5 et 6 synchronisés, vitesse maximale au régime maximum 0,86 - 23,89 km/h.

Suspension :

Essieu avant à suspension centrale avec largeur de voie réglable, bras oscillant de type 353. Freins à tambour agissant sur les essieux différentiels. Pneus : avant 6.00/6.50-16, arrière 11-28/12-28/9-36/11-36 ou 12.00-24.

Dimensions :

Longueur 3.130 mm, largeur 1.570 - 2.140 mm, hauteur au volant 1.550 mm, empattement 1.750 mm, garde au sol 0.390 mm, largeur de voie avant 1.200 - 1.900 mm, largeur de voie arrière 1.200 - 1.800 mm. Rayon de braquage sans freins 3,25 m (avec la voie la plus étroite).

Poids :

Véhicule vide 1.590 kg, avec un poids de ballast de 2.310 kg. Capacité du réservoir de carburant 40 litres.

Système de relevage :

Type 3R/324 avec contrôle de position. Connexion hydraulique externe pour actionner les vérins de levage. Pompe à huile indépendante, pression de la pompe 160 kg/cm2, capacité 20 litres.