Vingt-six ans exactement se sont écoulés entre la naissance de la première Twingo et l’arrivée du modèle actuel, le troisième du nom. Qu’est-ce qui a changé en plus d’un quart de siècle ? L’esprit a-t-il été préservé ? Allez, on fait le point cheveux au vent !
C’est le lundi 5 octobre 1992, par voie de presse, que le monde a fait connaissance avec le phénomène Twingo. Une voiture compacte à quatre places, au dessin original et aux nombreux aspects pratiques, qui a su immédiatement séduire le public. Renault a lancé une voiture très sympathique, aux petits airs d’animal de compagnie ; un engin qui s’est très rapidement fait une place dans la vie des familles.
La Twingo s’est insérée dans la gamme aux côtés des Supercinq et Clio. Elle est née sur les cendres d’un projet de développement de petites voitures, interrompu au milieu des années 80. Dès son arrivée à la direction du design de Renault, Patrick Le Quement s’est penché sur les projets abandonnés. Il a trouvé dans les tiroirs l’esquisse d’une petite voiture à trois portes et a eu carte blanche pour la développer. Le gabarit de la voiture va légèrement « gonfler » et le modèle se dotera d’un « visage » spécifique, grâce à l’ajout de feux ronds. Et, comme toujours, l’équipe de développement, placée sous la houlette d’Yves Dubreil, saura se montrer très imaginative en ce qui concerne le design de l’habitacle. Malgré une longueur de seulement 3,43 mètres, la première Twingo peut accueillir quatre adultes à son bord. Cela grâce à la banquette arrière coulissante, offerte de série et permettant de moduler l’habitacle, pour favoriser soit l’habitabilité, soit le volume du coffre. Lorsque cette banquette est reculée au maximum, l’espace aux jambes est même identique à celui offert par la grande Renault 25 de l’époque !
La Renault Twingo verte de première génération présentée ici appartient à Maurice Dragt, qui lui a pour l’occasion collé les plaques d’immatriculation françaises de la voiture que l’on voyait à l’époque sur les premières photos de presse du modèle. Sa voiture est aussi équipée du toit ouvrant panoramique en toile optionnel, un équipement qui a bien été mis en valeur à l’époque par les publicitaires. À l’intérieur, les couleurs sont très présentes. Le revêtement des sièges se compose d’un fond bleu avec dessus des touches de rouge et de vert. Trois des quatre couleurs qui étaient également disponibles pour la teinte extérieure : Vert coriandre (comme sur l’exemplaire présenté ici), Rouge corail et Bleu outre-mer. Quant à la rare couleur extérieure Jaune, elle ne se retrouvait par contre pas sur les revêtements intérieurs. Tous les boutons de commande de la ventilation et du chauffage sont de couleur « vert menthe », de même que les poignées de portes ou les manivelles d’ouverture/fermeture des vitres. En optant pour les options volant en cuir bicolore, tapis de sol ou radio Grundig, on trouvait encore davantage d’accents de couleur verte.
Bien qu’il soit joliment coloré, le tableau de bord est de conception assez simpliste. Au sommet de la console centrale, on trouve le combiné d’instruments digital, qui comprend le compteur de vitesse, le niveau de carburant, le compteur journalier, le compteur kilométrique total et l’horloge. On trouve aussi un compartiment de rangement ouvert à gauche du volant et un autre situé devant les jambes du passager. Ce dernier disparaissait toutefois avec l’option climatisation. La Twingo dispose également de bacs de rangement dans ses portières.
Les sièges présentent certes une assise assez courte, mais ce n’est pas un problème sachant que la voiture est avant tout destinée à parcourir des trajets de petite distance. Dès le lancement de cette première Twingo, Maurice est tombé sous le charme de l’auto. Il n’était alors encore qu’un adolescent. « A l’âge de 16 ans, j’ai travaillé dans une station-service près de la concession Renault. C’est là que j’ai vu la Twingo pour la première fois. Le modèle exposé ici n’est pas ma première Twingo, mais c’est mon premier exemplaire de collection. J’ai trouvé cette voiture il y a trois ans, dans un petit village près de Berlin. Le premier propriétaire avait acheté la voiture peu après la chute du Mur. Je l’ai rachetée à sa veuve. L’auto affichait 89.000 kilomètres au compteur. Elle en a maintenant 109.000. Je suis notamment allé avec cette voiture à l’événement qui célébrait les 25 ans de la Twingo.
Quand elle s’équipe du toit ouvrant optionnel, la toute nouvelle Twingo III affiche une certaine parenté avec le modèle originel. Cette nouvelle Twingo vient récemment d’être restylée. L’opération touchait surtout la face avant : les feux de jour séparés ont disparu et sont désormais englobés dans les nouveaux blocs de phares en forme de « C ». La face avant semble donc un peu plus serrée. On remarque aussi que toutes les versions disposent désormais d’une entrée d’air située sur l’aile arrière gauche, un élément qui n’était auparavant réservé qu’à la version GT. Les bandes décoratives sur les flancs sont également modifiées ; dans le cas de notre version Intens, elles sont totalement peintes dans la couleur de la carrosserie et se parent d’un logo Twingo. Les boucliers et l’éclairage arrière ont également été modifiés à l’occasion de face-lift. Et de nouvelles teintes sont aussi venues compléter la palette de couleurs. On peut dire que le « jaune Mango » de notre exemplaire rend cette petite voiture encore plus sympathique... En option, cette couleur joyeuse peut aussi s’inviter à l’intérieur de l’auto : autour du tableau de bord et des ouïes de ventilation, sur les branches du volant et à la base du levier de vitesse. Avec le Pack Look, ces accents jaunes se retrouvent également sur les revêtements de sièges. Ceux qui trouvent cela trop flashy peuvent aussi opter pour du noir ou du rouge.
Sur le tableau de bord, on note l’arrivée du tout nouveau système multimédia Easy Link, doté d’un écran tactile de 7 pouces, compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. Sur cet écran s’affiche aussi l’image de la caméra arrière.
Sous le capot (arrière, donc…), le moteur 1 litre atmosphérique à 3 cylindres passe de 70 à 73 ch et de 91 à 95 Nm de couple. Mais ce couple est atteint plus haut dans les tours qu’auparavant. Et plusieurs interventions mécaniques permettent d’abaisser considérablement la consommation moyenne de carburant. Le moteur nous a également semblé plus silencieux qu’avant. On ajoutera que plusieurs améliorations ont été apportées à la suspension. Et, de fait, cette Phase II se montre plus stable.
La Twingo reste également disponible avec le moteur de 0,9 litre turbo. Ce dernier gagne lui 3 chevaux, mais son couple n’évolue pas. Quant à la version GT, elle malheureusement quitté le catalogue. Mais heureusement, plusieurs éléments esthétiques de cette version ont été intégrés sur les autres variantes. On précisera aussi que seule la version à moteur turbo a droit à le boîte robotisée EDC.
On l’a dit : 25 ans séparent la première et la dernière Twingo. Alors, quelles différences entre ces deux modèles ? A vrai dire, les différences sont à la fois grandes et petites... Les deux voitures attirent toujours les regards grâce à leur ligne sympathique. Et le toit ouvrant en toile reste une grande particularité de ces modèles. On découvre aussi dans les deux cas un habitacle joyeusement coloré, fonctionnel et étonnamment habitable. Dans la nouvelle Twingo, la banquette arrière et le dossier du siège passager avant est rabattable, mais cela ne permet pas de rivaliser avec la banquette arrière coulissante et rabattable en deux parties du modèle originel. Cette banquette coulissante assure une habitabilité arrière royale ! On remarque aussi que la surface vitrée de la Twingo I est beaucoup plus généreuse que celle de sa descendante. C’est que la dernière Twingo dispose de montants latéraux beaucoup plus imposants, qui sont là pour offrir une bien meilleure protection aux passagers en cas d’accident... Et les roues avant de la dernière version braquent si fort que la voiture tourne presque sur elle-même, offrant donc une excellente maniabilité en ville. On ajoutera encore que le niveau d’équipements de la dernière Twingo est évidemment bien plus riche que celui de son aïeule. Mais l’ancienne conserve donc la tête en matière de modularité. Ce qui nous a aussi marqué, c’est que la première Twingo n’est en rien démodée : ni sur le plan du style, ni sur celui de la tenue de route, qui reste parfaitement dans le coup en 2019. Derrière le volant, on n’a jamais l’impression de conduire une si petite voiture. Par contre, la Twingo III nous donne un sentiment de sécurité bien plus grand car les passagers sont mieux entourés par la carrosserie. C’est sans doute ce qui a le plus changé en 25 ans.
Photo : Deux drôles de Twingo avec un toit ouvrant, mais les différences d'apparence sont considérables. Moteur avant et traction avant contre moteur et propulsion arrière. Banquette arrière coulissante rabattable en deux parties par rapport à un siège passager rabattable.
En detail...
Renault Twingo 1993 / 2019
Specifications (C06 305/SCE 75 Intens)
Moteur:
4/3 cylindres essence, alésage x course 74 x 72/72,2 x 81,3 mm, injection monopoint/injection multipoint , cylindrée 1.239/998 cc. Puissance maxi 55/73 cv à 5.300/6.250 tr/min, couple 90/95 Nm à 2.800/4.000 tr/min, taux de compression 9,2:1/10,5:1. Boîte manuelle à 5 vitesses.
Suspension:
Avant jambes de force McPherson avec bras de support inférieur triangulaire/McPherson avec barre stabilisatrice, arrière essieu flexible en forme de H/essieu De Dion. Freins à disques avant (diamètre ?/259 mm), freins à tambours arrière (diamètres ?/228 mm). Twingo III: ABS avec assistance au freinage d'urgence. Pneus: 145/70 R 13 S / 185/60R15 avant en 205/45R16 arrière.
Dimensions:
Longeur 3.433/3.615 mm, largeur 1.630/1.646 mm, hauteur à vide 1.423/1.541 mm, empattement 2.347/2.492 mm, voie avant 1.416/1.452 mm, voie arrière 1.374/1.425 mm. Coffre à bagage 168 - 1.096 /219 - 980 litres. Rayon de braquage 9,7 / 8,8 mètres. Poids: à vide 785 kg/889 kg, charge utile 390/442 kg, masse totale roulante 1.175/1.331 kg, remorque (freinée) 375 kg/non autorisée. Réservoir de l'essence 40/35 litres.
Performances:
Vitesse maxi 150/163 km/h, acceleration 0-100 km/h en 14,0/14,7 secondes. Consommation 90/120/ville 5,1/7,0/7,4 litres par 100 km, Twingo III: 4,5 litres par 100 km. Emissions de CO2 geen inconnu/102 g/km.