Impressions

Le confort d’abord

Une ligne sportive

En septembre 1983, lorsque Renault lance la Fuego Turbo, le constructeur a déjà une belle expérience de cette technique, puisqu’il avait alors déjà produit pas moins de 110.000 voitures suralimentées. Et bien d’autres suivront par la suite... Quant à cette Fuego, elle se profile comme un coupé à la ligne sportive. Mais cette version turbo a-t-elle vraiment l’âme dynamique ? Voyons cela !

Les Renault 18 et Fuego partageait la même base technique. Il était donc facile d’équiper les deux voitures du même propulseur. En 1983, la 18 Turbo était déjà sur le marché. Et le constructeur a donc décidé de glisser son moteur de 1.565 cm³ suralimenté sous le nez rabaissé du coupé Fuego, qui se distinguait esthétiquement par ses décorations latérales nervurées et sa lunette arrière panoramique. Une ligne qui était très aérodynamique pour l’époque.  

Plus petite cylindrée

Le bloc moteur de 1,6 litre provenait à la base de la 16 TS et a ensuite été utilisé aussi par la 12 Gordini. Puis a débarqué dans les années 80 une variante de 1.647 cc; il est donc assez étonnant que Renault soit ensuite revenu à cette plus petite cylindrée… Dans la 18 Turbo, le moteur du millésime 1983 développait une puissance de 125 ch et un couple de 181 Nm.

Pression de turbo plus élevée

Dans la R18, le constructeur a surtout cherché à ofrrir un bon compromis entre les performances et la consommation de carburant. Renault a par contre estimé que l’acheteur d’une Fuego Turbo aurait tendance à privilégier les performances ; voilà pourquoi le taux de compression a été abaissé, afin de pouvoir augmenter la pression de turbo. Résultat : le moteur délivrait une puissance de 132 ch au régime de 5.500 tr/min, tandis que le couple était de 200 Nm au régime de 3.000 tr/min. Le carburateur a également subi quelques modifications. Renault a également ajouté un intercooler air/air et un petit ventilateur électrique qui refroidissait le compartiment moteur et, surtout, le carburateur après l’arrêt du moteur. Cela garantissait un bon démarrage à chaud.  

Un sprint au feu vert

Dans le dossier de presse qui accompagnait le lancement du modèle, Renault comparait sa nouvelle Fuego à huit autres coupés concurrents. Et en termes de puissance, de couple, de performances et de consommation, la Fuego gagnait largement. En 2019, cette Renault ne donne cependant pas un grand sentiment de sportivité... Ce coupé se révèle surtout très confortable, grâce à des sièges fort rembourrés. Sa suspension souple se penche d’ailleurs assez fort dans les virages. Une voiture très agréable sur les longs trajets. Mais lors d’un sprint au feu vert, elle ne supporte pas la comparaison avec une auto moderne... Comme souvent, cet ancêtre s’incline devant la puissance des moteurs turbos contemporains. C’est la loi de l’évolution…

Ce coupé se révèle surtout très confortable, grâce à des sièges fort rembourrés.
John Doe

Mais cette Fuego fait par contre toujours forte impression en ce qui concerne son style extérieur et l’aménagement de son habitacle. Lors de son lancement, en 1980, la ligne très particulière de la Fuego attirait tous les regards dans le trafic quotidien. Un style décalé, avec son nez fort bas, ses nombreuses décorations noires et, sur cette version Turbo, de jolies jantes en alliage léger en forme de nid d’abeilles. Pas de véritable plaque « Turbo » sur la voiture, mais bien de gros autocollants sur les flancs et à l’arrière.

Un léger restylage

L’équipement était celui d’une version haut de gamme : d’origine, toutes les Fuego Turbo recevaient le verrouillage central avec télécommande (PLIP), les vitres à commande électrique, les lave-phares, l’essuie-glace arrière, les feux antibrouillard et deux rétroviseurs extérieurs à réglage électrique. La version Turbo est apparue au moment où Renault a offert un léger restylage à toutes les exécutions du modèle : à partir du millésime 1984, les Fuego ont reçu une nouvelle calandre, dont les deux barrettes du haut étaient peintes dans la couleur de la carrosserie. Et, en fonction de la couleur de carrosserie choisie, la Turbo s’offrait des pare-chocs peints en gris clair ou gris foncé. Ces pare-chocs étaient aussi protégés par un large bord noir.  

Gros tableau de bord

Mais c’est à l’intérieur que l’on trouvait les plus grosses modifications apportées par le restylage, tout dépendant ici aussi de l’exécution choisie. La Turbo s’offrait un tout nouveau tableau de bord, plus gros. Dans sa partie gauche, près du montant avant, on trouve le nouvel ordinateur de bord comprenant diverses fonctions, comme l’indicateur de consommation ou de température extérieure. Au milieu trône le combiné d’instruments, qui comprend aussi sous le compte-tours un indicateur de la pression de turbo. La casquette du tableau de bord se prolonge jusqu’au sommet de la console centrale. Dans cette console pouvait aussi venir s’intégrer la radio optionnelle 4x20 Watts de chez Philips, déjà connue de la 11 Electronic. Dans ce cas, on trouvait aussi une unité de commande de cette radio sur la colonne de direction. Au sommet de la console centrale sont intégrés les commandes principales de la radio et la fréquence de la station est aussi affichée. Les curseurs de l’équaliseur sont installés un peu plus bas. Encore un étage en dessous, on trouve les commandes du chauffage et de la ventilation.  

Une épaisse moquette

Le plancher de l’habitacle et du coffre est recouvert d’une épaisse moquette, qui fait plutôt belle impression. Les sièges, eux, se couvrent d’une sellerie de couleur anthracite sur les côtés, avec des bandes rouge au centre. Une sellerie que l’on retrouvera aussi plus tard sur les 9 et 11 Turbo. Mais en fonction de la couleur extérieure, on trouvait en plus de cette combinaison anthracite/rouge une autre combinaison brun/beige. Et un revêtement en cuir était aussi proposé en option ; pour la couleur, le client avait alors le choix entre le noir ou le sépia. 

Maubeuge

La Renault Fuego Turbo ne fut pas uniquement commercialisée en Europe, mais aussi sur le marché américain. La production du modèle avait lieu en France, dans l’usine de Maubeuge. Les premiers exemplaires sont sortis des chaînes en avril 1980 et la production a cessé au premier trimestre 1985. En tout, 226.583 Fuego ont été fabriquées en France.

Argentine

La voiture a également été fabriquée en Argentine, à Santa Isabel, à partir de fin 1982. Le coupé a été produit là-bas pendant 10 ans, à 19.352 exemplaires, où il fera même encore l’objet d’un restylage après la fin de la production en Europe. Mais il n’y avait pas de version Turbo de l’autre côté de l’Atlantique.

En détail...


Renault Fuego Turbo R1365


Specifications


Moteur:
Type A5L D 750, 4 cylindres essence, alésage x course 77 x 84 mm, cylindrée 1.565 cc. Carburateur Solex 32 DIR, turbo Garrett T3. puissance maxi 132 cv à 5.500 tr/min, couple 200 Nm à 3.000 tr/min, taux de compression 8:1. Alumage electronique, échangeur air-air.
Boîte de vitesses:
Type NG3, manuelle à 5 vitesses avant et 1 arrière, rapports: 1ier - 4,091, 2ième - 2,176, 3ième - 1,409, 4ième - 0,97, 5ième - 0,78, marche AR - 3,54, couple conique 3,78. Pneus 185/65 HR 14.

Suspension:

Carrosserie autoportante, Cx 0,35, roues indépendantes à l'avant par quadrilatères transversaux,arrière  axe rigide guidé par deux bras latéraux et un triangle central, ressorts hélicoÏdaux et amortisserus hydrauliques télescopiques, barre antidévers AV/AR 19/25 mm.
Afmetingen/gewichten:
Lengte 4.384 mm, breedte 1.692 mm, hoogte 1.336 mm, wielbasis 2440 mm. Bodemvrijheid 0.120 mm. Draaicirkel 10,20 meter (trottoirs). Gewicht: 1.050 kg. Tankinhoud 57 liter. Bagage 338,5 - 781 liter.

Performances:

Vitesse maxi 200 km/h, acceleration 0-100 km/h en 9,5 secondes.