Cette Renault 5 GTR Prima EBS Cabrio nous vient d’Italie et le modèle n’affiche que… 362 kilomètres au compteur ! C’est incroyablement peu, mais c’est bien réel.
Photos Guido Bissattini
C’est en 1983 que le Néerlandais Ernst Berg a fondé sa société EBS (Ernst Berg Systems), pour développer une version cabriolet sur base de la Renault Supercinq. Une belle décapotable sans arceau de sécurité. Le dessin a été réalisé par Didier Bussat. Des renforts ont été placés pour rigidifier la carrosserie : ils augmentent le poids de la voiture de 58 kilos, dont 30 kg sur l’essieu arrière. Après une présentation du prototype au salon de l’auto d’Amsterdam (AutoRAI) en février 1985, la voiture a été évaluée par le centre technique de Renault, à Rueil. Et l’accord de production a été donné en novembre 1985. Quelque 10.000 exemplaires au minimum devaient normalement être construits. Renault a lancé un communique de presse concernant ce nouveau modèle en février 1986 et la version définitive de la voiture fut présentée au salon de Genève, en mars de la même année.
Pour produire ce cabriolet, EBS a investi dans une nouvelle usine, qui était située en Belgique, à Zaventem, soit à seulement 5 kilomètres de distance de l’usine Renault belge d’alors, située à Vilvoorde. EBS recevait des caisses brutes, qu’il transformait en cabriolets. Après 32 heures d’opération, la voiture devait repasser chez Renault pour un travail de finition. C’était en tout cas l’idée de départ. À cause de plusieurs imperfections chez EBS, le lancement fut retardé. Puis, suite à la mort de George Besse, c’est Rayond Lévy qui est devenu le patron de Renault. Ce dernier a décidé de stopper la production de la Renault 5 à Vilvoorde et de résilier le contrat avec EBS. Cela avant même le véritable démarrage de la production.
Ernst Berg a alors décidé de poursuivre seul l’aventure. Il effectuait sa transformation à partir de voitures complètes. Les premiers exemplaires ont quitté les chaînes de montage en juin 1987. La Supercinq cabriolet était disponible dans n’importe quelle version de la Renault 5 : de la Campus à la GT Turbo.
Dans le cas qui nous occupe, il s’agit d’une version GTR Prima, datant de 1990. Cela signifie donc que ce modèle fait partie des dernières versions de la R5, qui avaient déjà profité de plusieurs évolutions. Les ailes du cabrio étaient légèrement relevées dans la partie arrière, de sorte que les feux arrière pouvaient être placés dans la même position que sur la berline. Le coffre peut s’ouvrir même lorsque la capote est repliée. Quelque 180 exemplaires de versions GTR ont été produits, sur un total de 870 cabriolets construits.
Cette GTR Prima a été livrée dans les locaux d’un concessionnaire Renault en 1990 et y est restée jusqu’en 2016. Puis, la voiture a été achetée par un propriétaire italien qui la conduisait à peine, d’où le très faible kilométrage de cet exemplaire et son état neuf ! Ce propriétaire a toutefois rapidement décidé de se séparer de ce cabriolet : le modèle fut récemment vendu aux enchères par la maison Sotheby's, pour un prix de 19.500 €. Le nouveau propriétaire est un spéculateur : quelques semaines plus tard, le prix était encore plus élevé sur internet...